MICK RENAUD, artiste peintre :
« Je continue à peindre, à écrire et à respirer en
attendant le point final. »
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Au bureau, on a commandé trop de cartons
d’emballage… Ils sont là,
inutiles et gratuits ! Pourquoi ne pas
en profiter ? Alors tous les soirs,
il ramène quelques cartons chez lui, dans son petit studio dans lequel, il
vit seul. Mais qu’en faire ? Déménager !
Voilà la bonne idée ! Un soir donc,
il décide de déménager sa vie jusqu’au dernier carton Déménager toute
une vie, ça n’est pas facile… Le dernier carton Le
rideau se lève sur un studio un peu en désordre, des cartons d’emballage
pliés sont empilés le long d’un mur. Par une fenêtre, on aperçoit et on
entend la pluie qui tombe. La
porte d’entrée s’ouvre, le personnage entre. Trempé, des cartons pliés sous
le bras. Il
les dépose avec les autres, puis enlève son chapeau et son imper. Le
personnage Broumm et zut et crotte et flûte comme
aurait dit ma pauvre
mère qui n’a jamais osé dire merde, quel temps de chien ! Ca va faire au
moins huit jours qu’il n’arrête pas de pleuvoir ! Et aux dernières
nouvelles, il parait que la terre manque d’eau ! C’est à croire que,
comme moi, le soleil se relève pour boire la nuit. Il se dirige vers la fenêtre, jette un coup d’œil dehors et
tire les rideaux. A
l’occasion, si je me lève cette nuit pour pisser, il me faudra penser à
vérifier ça. Il se laisse tomber sur une chaise, la tête entre les mains Bon !
Demain c’est samedi, 48 heures de trêve avant d’entendre M. CHOTARD répondre
à mon salut accompagné comme toujours de son éternel sourire de crétin :
« comme un lundi, mon brave, ça va comme un lundi ! » Et le
mardi ben ! Comme un mardi et le mercredi à midi s’entendre dire que la
semaine est d’équerre et, que le jeudi la semaine agonise (elle a dû prendre
froid) et que le vendredi soir à 17h30, elle sera morte. Non, je ne crois pas
que j’irai à l’enterrement. « J’ai
un week-end chargé ». Il se lève, se dirige vers la fenêtre et regarde tomber la
pluie. Tiens,
demain s’il pleut (et il pleuvra) j’irai au cinéma ; je me ferai une
petite toile (je n’y vais jamais mais j’aime bien ma le promettre). Ou
un restaurant avec Bruno, je l’aime bien Bruno. A nous deux, nous avons bien
refait vingt fois le monde mais, c’est un peu brouillon, cela mériterait un
peu d’ordre. La
prochaine fois, je vais lui proposer l’hémisphère nord, je prendrai le sud,
cela devrait tourner plus rond ! En
attendant, encore une soirée devant moi à essayer de tuer le temps !
Tuer le temps (drôle d’expression) et si c’était possible. Il se dirige vers le téléphone, décroche le récepteur sans
faire de numéro. |