MICK RENAUD, artiste peintre :
« Je continue à peindre, à écrire et à respirer en
attendant le point final. »
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LA PORTE A
CLEF FERMEE
Il est artiste peintre
Elle est belle Un soir Alors qu’il est entrain de peindre Elle a traversé sa porte Saura-t-elle traverser son cœur Saura-t-elle bouleverser sa vie Mais d’abord qui est-elle ? Et d’où vient-elle ? Comme la vie ? Comme l’amour ? Comme la mort ? MYSTERE ! LA
PORTE A CLEF FERMEE
Le
rideau s’ouvre sur un studio mansardé d’artistes. Des toiles et
des dessins sont accrochés aux murs, d’autres toiles traînent à même le sol.
Une toile vierge est en place sur le chevalet. Une table encombrée pêle-mêle
de tubes, de brosses et de flacons divers font parties du décor. Un canapé,
une table basse, une commode, un rayonnage bibliothèque, deux petits
fauteuils ainsi qu’un tabouret de peintre complètent l’ensemble. On entend
une voix qui vient de la pièce attenante dont la porte est restée ouverte. Le personnage
Oui maman ne t’inquiète pas, je ne suis plus un
enfant : enfin si bien sûr encore un peu pour te faire plaisir et aussi
parce que comme tu le sais-je trouve
que le monde des adultes cela sent la cire, le balai brosse et le feuilleton
télé à ne louper sous aucun prétexte. Alors j’y vais
à tout petits pas tranquilles. Il
entre dans le studio le récepteur vissé à l’oreille en continuant sa
conversation. Le
personnage Je travaille un peu oui, mais mollement et pourtant
je sais l’expo approche. Pas d’imagination ! Mais maman tu sais ce que
personnellement je pense de cet adjectif. C’est transpiration, avoir envie de
transpirer qu’il me faut. Oui j’ai bien
mangé. Seul ? Oui
seul. Quoi ! Oh !
je ne me souviens pas Ah !
si : du caviar, du foie gras et des huîtres, le tout arrosé d’une
bouteille de «Veuve Clicquot. » Le personnage Mais non je ne suis pas saoul, je plaisante
la « Veuve Clicquot » c’était l’eau du robico et le caviar à vrai
dire avait un arrière goût en boite de saucisses aux fayots. Oui
maman promit, je vais penser à fermer ma porte à double tours. Ne t’inquiète
pas, mes bijoux sont depuis belle lurette chez ma tante et mes dollars eux
dorment à la banque. Et
quant à moi ; je suis inviolable, car comme tu me le reproche ; à
chaque fois, je me laisse faire. Allez
maman je vais te quitter et peut-être travailler un brun. Je
t’embrasse et bonne nuit à toi. Tu
dors mal dis-tu ! Tu
as de la chance moi, je dors même en dormant. Oui
je te rappelle demain même heure. Bisous. Il
coupe la communication et dépose le récepteur sur la
table basse. Le personnage Oui je te rappelle demain même heure et bien
sûr même type de conversation. Si
j’osais, je me dirais qu’elle m’emmerde mais : me le dire à moi je n’ose
déjà pas. Alors lui dire à elle ! En
plus quelque chose me dit qu’elle doit le savoir et, qu’elle s’en fout et
elle a bien raison. Ah !
La porte ! Les clefs ! Il
fouille dans ses poches. Le personnage Les clefs. C’est drôle les clefs ça va, ça
vient mais, ça vient pas vite. Il
fouille nerveusement à divers endroits dans le studio. Le personnage Je ne suis pas loin de penser que l’on passe une
grande partie de sa vie à avoir peur de mourir et l’autre partie à avoir peur
de perdre ses clefs. Il
les trouve enfin ! |