MICK RENAUD, artiste peintre :
« Je continue à peindre, à écrire et à respirer en
attendant le point final. »
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BONJOUR
PAUL !
COMEDIE EN CINQ TABLEAUX
L’Amour !
Les
mots quotidiens qui l’accompagnent
Le
temps qui les transforme
La
mort qui les effacent
BONJOUR PAUL !
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===== PREMIER
TABLEAU Le rideau s’ouvre sur un salon
bourgeois très stylisé : murs gris, quelques tableaux de factures
classiques « cadres dorés » semblent flotter accrochés aux murs. Côté cour, un fauteuil sur
lequel un personnage est assis lisant jambes allongées son journal largement
déplié et : de fait on aperçoit que le dessus de son crane, devant lui
une table basse. Côté jardin,
une table ronde et quatre chaises, une petite musique classique douce et
lointaine remplie l’espace. Le personnage lit paisiblement. Soudain, une
porte d’ouvre ; et une femme d’une soixantaine d’années, fait irruption
dans la pièce. J’espère que tu as
bien dormi ? Pas moi merci ! Moi :
je dormirais peut-être le jour ou plutôt, la nuit ou, tu auras appris la politesse
de ronfler tendrement en sourdine ou même mieux. Le jour ou tu auras décidé
de participer à la grève des ronfleurs. Oui je
sais « Monsieur Paul » faire grève ne fait pas parti de l’éducation
que vous avez reçue de vos paires. Pas plus que de condescendre à demander de
l’augmentation à ton supérieur, faudrait-il : que tu accepte déjà
d’avoir un supérieur ! Je
crois savoir aussi, que les problèmes d’argent ne t’intéressent pas plus que,
la pêche à pieds des moules de Deauville à marée basse, saches quand
même : Qu’hier « ta fille » a téléphoné : son crétin de
mari « ton gendre » a encore, avec sa voiture embrassée avec
violence un bec de gaz : « Deux morts », le bec de gaz, bien
sûr, ainsi que la voiture. Et,
qu’elle aimerait bien si possible qu’on lui avance un peu d’argent. Qu’ils
nous rembourseront, je ne sais pas moi ! Disons le jour ou les poules se
brosseront les dents. Je te
laisse libre choix de la conclusion et de l’estimation de l’aventure. J’ai
une vague, très vague idée de la valeur d’une voiture mais ; je n’ai
pour ma part jamais jusqu’alors acheté de bec de gaz. Bon
Paul je vais m’absenter un long moment j’ai pas mal de courses à faire. N’oublie
pas, que tu as invité pour demain à dîner Clément ton collègue de bureau et,
sa pétasse de secrétaire. Si tu
sors ? N’oublie pas comme toujours de fermer la porte « à clef si
possible » et, d’éteindre la plaque électrique si, tu te fais chauffer
un café. Excuse-moi :
mais, avec ta mémoire de petit vieux en forme de passoire. Je te
parle ! Et d’abord, tu pourrais peut-être cesser de lire ou, de
faire semblant de lire ton journal lorsque je m’adresse à toi. Se disant-elle lui arrache
le journal des mains. Sa femme Ma
parole la nuit tu ronfle en dormant et, la journée tu dors en lisant. Il reste assis dans la
même position. Les mains comme si, il tenait toujours son journal. Elle le regarde. Sa femme Tu
as l’intention de rester planté là le restant de la journée. Tel le penseur
de Rodin à faire semblant de lire. Je te
signale que, ta feuille de choux, comme ta mémoire à depuis longtemps
disparu. Paul
arrête de faire le Jacques « comme dirait maman », cela ne me fait
pas rire le moins du monde. La petite histoire de
"Bonjour Paul" racontée par Calou
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